UN RAPPORT DÉNONCE LES MESURES ABUSIVES DE CONTRÔLE FRONTALIER ET LES LISTES D’INTERDICTION DE VOL

Le filet des listes de surveillance

De nombreux voyageurs se sont retrouvés sur l'une ou l'autre des nombreuses listes de surveillance dressées par les organismes de douane, d'immigration et de transport en collaboration avec les services de police, de sécurité et de renseignement, de part et d'autre de la frontière, très souvent à la suite d'une erreur d'identification sur la personne. Une ligne aérienne opérant aux États-Unis rapporte à elle seule quelques 9 000 cas d'erreurs d'identification par jour.

Pour avoir été interceptés de la sorte, plusieurs voyageurs se sont vus contraints de renoncer à voyager alors que d'autres ont vu leur réputation entachée ou ont perdu leur emploi.

Voici quelques exemples; les personnes que voici ont accepté de communiquer leur histoire aux médias ou de nous en faire part :

Victime d'une erreur sur la personne

Une Montréalaise qui a été arrêtée et incarcérée par erreur à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau en avril 2009, s’est fait dire de changer son nom pour éviter les problèmes de ce genre. [le 11 mai 2009 7 h 54]

William Ayers

William Ayers, un professeur d’éducation à l’Université de l’Illinois à Chicago et un chef de file de la réforme de l’éducation, a été interdit de séjour au Canada le 18 janvier 2009 à l’aéroport de l’Île de Toronto, apparemment parce qu'il aurait été trouvé coupable d'avoir participé à une manifestation pacifiste en 1969. [le 17 février 2009 4 h 01]

Mike Miles

Le Canada estime que Mike Miles, un artisan spécialisé dans la réparation de cabanes de bois rond du Wisconsin, est un visiteur indésirable parce qu’il a été trouvé coupable de plusieurs infractions en lien avec ses activités pacifistes et non-violentes aux États-Unis. Pourtant, au mois de mai 2008, les agents des services frontaliers lui ont permis d’entrer au Canada pour la modique somme de 200 $. [le 17 février 2009 3 h 55]

José Santos

José Santos, un résident de Langley en Colombie-Britannique, a le même nom qu'un homme qui est recherché pour meurtre dans 25 états américains. Toutes les fois qu'il se rend aux États-Unis, il est détenu et soumis à un interrogatoire secondaire. [le 17 février 2009 3 h 29]

Glenda Hutton

Une ancienne secrétaire de 66 ans vivant sur l’Île de Vancouver a dû abandonner son rêve de voyager à travers le monde à la retraite parce que son nom apparaît sur une liste secrète d’interdiction de vol. Elle n'a pas de dossier criminel, n'a jamais eu de démêlés avec la justice mais personne ne peut l'aider à retirer son nom de la liste américaine. [le 26 novembre 2008 11 h 02]

Robert et James Kenny

Les noms des fils du sénateur libéral Colin Kenny - Robert, un procureur de la Couronne à Toronto et James, un étudiant - apparaissent sur une liste d'interdiction de vol. Quand leur père a demandé l'aide du ministre des Transports, ce dernier lui a recommandé de visiter un site Internet du gouvernement américain. [le 16 juin 2008 5 h 02]

Ali SeifEnnasr

Ali SeifEnnasr a fait le voyage d’Ottawa à Chicago, le 22 octobre 2006, pour assister à un atelier de formation de deux semaines en vue d’occuper un nouvel emploi à Toronto pour une société américaine d’experts-conseils en administration des affaires. Mais le Canadien d’origine tunisienne n’a jamais pu suivre l’atelier en question, ce qui l’a amené à perdre son emploi. Détenu à l’aéroport O’Hare par plusieurs agents du FBI, des douanes et des services du Homeland Security, il a passé une nuit en cellule et fut renvoyé au Canada le lendemain sous prétexte qu’il représentait une menace à la sécurité nationale. [le 11 juin 2008 3 h 49]

Medea Benjamin et Ann Wright

Militantes pacifistes américaines bien connues, Ann Wright et Medea Benjamin se sont vu interdire l’entrée au Canada le 22 octobre 2007 parce que leurs noms figuraient sur une base de données pénale du FBI, censée retracer des terroristes potentiels, des fugitifs et des criminels violents. On leur a dit qu’elles ne pouvaient pas visiter le Canada tant qu’elles ne seraient pas « réhabilitées ». Sept mois plus tard, elles on pu participer à une conférence sur la paix en Vancouver après qu'une députée néo-démocrate se soit portée garante d'elles. [le 11 juin 2008 3 h 42]

Andrew Feldmar

Andrew Feldmar, 67 ans, psychothérapeute bien connu de Vancouver, se rendait accueillir un ami à l’aéroport de Seattle, en août 2006, quand il fut intercepté au poste frontière de Peace Arch, à Blaine, dans l’État de Washington. Un agent des services américains des douanes et de la protection frontalière tapa son nom sur un moteur de recherche Internet et trouva un article écrit par M. Feldmar en 2001 sur ses expériences avec le LSD dans les années 1960. [le 11 juin 2008 3 h 32]

Dr Munir El-Kassem

Le docteur Munir El-Kassem, directeur de la clinique de l’École de médecine dentaire de l’University of Western Ontario à London, a été détenu et on a exigé ses empreintes digitales lors d’une correspondance à l’aéroport de Détroit, le 5 mai 2007. Il voyageait à destination de Milwaukee pour prononcer une conférence à une rencontre interreligieuse.Ce leader respecté de la communauté musulmane, aumônier universitaire et promoteur bien connu du dialogue interreligieux, a été interrogé pendant quatre heures ; on lui a demandé s’il connaissait Oussama Ben Laden et Saddam Hussein, et s’il aimait « Dieu ou Allah ». L’incident l’a ébranlé, il était furieux et atteint dans sa dignité. [le 11 juin 2008 3 h 16]

Alistair Butt

Le nom d’Alistair Butt apparaît sur une liste de surveillance utilisée par des lignes aériennes canadiennes. Pour au moins deux jeunes Canadiens qui portent ce nom, les voyages en avion sont devenus un cauchemar. [le 11 juin 2008 3 h 11]