UN RAPPORT DÉNONCE LES MESURES ABUSIVES DE CONTRÔLE FRONTALIER ET LES LISTES D’INTERDICTION DE VOL

Victime d'une erreur sur la personne

[le 11 mai 2009 7 h 54]

Une Montréalaise qui a été arrêtée et incarcérée par erreur à l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau en avril 2009, s'est fait dire de changer son nom pour éviter les problèmes de ce genre.

La femme qui préfère garder l'anonymat a expliqué qu'elle a le même nom - assez commun au Québec - et la même date de naissance qu'une autre personne recherchée par la police.

De retour d'un voyage de tourisme au Mexique le 11 avril dernier, les préposés de l'Agence des services frontaliers du Canada l'ont ciblé « aléatoirement » pour une inspection de ses bagages. Ils ont fouillé sa valise, utilisé des tampons pour recueillir des empreintes digitales et étaient apparemment à la recherche de drogues. Ils ne lui ont pas permis de téléphoner à son conjoint pour lui expliquer la raison de son retard, mais l'ont mise en état d'arrestation après lui avoir lu ses droits.

« Je leur ai dit qu'ils se trompaient et qu'il y avait erreur sur la personne, mais ils ne voulaient rien savoir et m'ont jeté dans une cellule à l'aéroport, » a-t-elle raconté. Quand les policiers du Service de police de la ville de Montréal à Pointe-Claire, sont finalement arrivés à l'aéroport, ils ont constaté que je n'étais pas la personne recherchée. Ils m'ont dit que je devrais changer de

nom ! »

La Montréalaise s'explique mal pourquoi les employés de l'ASFC n'ont pas fait des vérifications plus poussées, soit en vérifiant son passeport ou son numéro d'assurance sociale.

La femme a ajouté qu'elle a tout fait pour tenter de convaincre les douaniers qu'ils faisaient erreur. Lorsque les policiers sont arrivés à l'aéroport ils ont même envoyé une employée des douanes vérifier si elle avait un tatouage sur une fesse. « Elle m'a fait baisser mon pantalon à deux reprises, la première fois pour vérifier si j'avais un tatouage, la seconde pour bien s'assurer qu'il n'avait pas été enlevé au laser. »

La voyageuse a finalement été libérée quand les policiers se sont rendus compte qu'il y avait erreur sur la personne puisque la femme recherchée était plus grande que celle sous arrestation.

La Montréalaise a porté plainte auprès de l'ASFC et du Comité de déontologie policière. Elle est outrée du traitement qu'elle a subi et espère pouvoir comprendre pourquoi l'Agence n'a pas fait plus d'efforts pour établir son identité. Elle songe aussi à intenter une poursuite au civil.