[le 11 juin 2008 3 h 16]
Le docteur Munir El-Kassem, directeur de la clinique de l'École de médecine dentaire de l'University of Western Ontario à London, a été détenu et on a exigé ses empreintes digitales lors d'une correspondance à l'aéroport de Détroit, le 5 mai 2007. Il voyageait à destination de Milwaukee pour prononcer une conférence à une rencontre interreligieuse.
Ce leader respecté de la communauté musulmane, aumônier universitaire et promoteur bien connu du dialogue interreligieux, a été interrogé pendant quatre heures ; on lui a demandé s'il connaissait Oussama Ben Laden et Saddam Hussein, et s'il aimait « Dieu ou Allah ». L'incident l'a ébranlé, il était furieux et atteint dans sa dignité.
Un mois plus tard, l'ancien ministre des Affaires étrangères Peter MacKay assurait le docteur El-Kassem qu'il avait donné des directives à son personnel pour qu'on fasse une enquête complète sur les événements ayant entouré sa détention. Le ministre lui confia aussi avoir abordé la question avec la secrétaire d'État américaine Condoleeza Rice, qui lui avait promis de faire enquête.
Un an plus tard, le docteur El-Kassem n'a encore reçu aucune nouvelle d'Ottawa ou de Washington. Et même s'il est souvent invité à prendre la parole aux États-Unis pour promouvoir le dialogue interreligieux, il n'y va plus. « Je ne veux pas perdre mon temps en interrogatoires et en détention à la frontière », dit-il.
« La conséquence, c'est qu'une voix modérée a été réduite au silence et ne peut plus participer au dialogue pour la paix », conclut le docteur El-Kassem.