UN RAPPORT DÉNONCE LES MESURES ABUSIVES DE CONTRÔLE FRONTALIER ET LES LISTES D’INTERDICTION DE VOL

Glenda Hutton

[le 26 novembre 2008 11 h 02]

Une ancienne secrétaire de 66 ans vivant sur l'Île de Vancouver a dû abandonner son rêve de voyager à travers le monde à la retraite parce que son nom apparaît sur une liste secrète d'interdiction de vol.

« Je suis une citoyenne canadienne », Glenda Hutton de Courtenay, C.B. a expliqué à la CBC. « Je suis née et j'ai été élevé ici. Mes parents sont nés et ont été élevés ici. Je ne suis pas une criminelle. Pourquoi mon nom apparaît-il sur une liste ? Ça n'a pas de bon sens. »

Mme Hutton a appris que son nom était sure une liste en octobre 2007 lorsqu'elle a tenté de s'enregistrer à l'aéroport de Comox pour un vol d'Air Canada à destination de Calgary. On lui a finalement permis de monter à bord après un certain délai, mais cet incident l'a angoissé, puisqu'elle et son mari - un militaire à la retraite avec 25 années de service - prévoyaient s'envoler vers la Thaïlande trois semaines plus tard.

Son mari a communiqué avec leur agent de voyages pour lui demander s'ils avaient raison d'être inquiets. L'agent leur a répondu que la compagnie d'aviation Japan Airlines lui avait confirmé que le nom de Mme Hutton posait effectivement un problème parce qu'il apparaissait sur une liste d'interdiction de vol (no-fly list).

« Ils (Japan Airlines) m'ont dit qu'on pourrait sans doute quitter le Canada. Mais, ils ne croyaient pas que c'était une bonne idée de se rendre en Thaïlande ou au Japon parce qu'ils ne pouvaient nous promettre que nous n'aurions pas d'ennuis avec les autorités là-bas.

Depuis, Mme Hutton tente de laver son nom: « Treize mois de bureaucratie. Vous savez, ils pensaient sûrement que j'allais abandonner. »

Elle a communiqué avec son député, Passeport Canada, Transport Canada, la GRC et le départment de la Sécurité intérieure aux États-Unis, mais personne n'a pu lui venir en aide.

Transport Canada lui a indiqué que son nom n'apparaissait pas sur la liste du Programme de protection des passagers et ne pouvait l'aider.

Passeport Canada lui a écrit: « Au fait … vous devriez toujours faire l'objet d'un interrogatoire parce que votre nom est semblable à un nom qui apparaît sur une liste américaine. »

Et le département de la Sécurité intérieure (DHS) qui a son propre programme pour aider les voyageurs ciblés par erreur a expliqué qu'il ne pouvait l'aider parce qu'elle n'avait pas rencontré ces problèmes lors de vols au départ ou à destination des États-Unis.

Mme Hutton, qui a travaillé toute sa vie en rêvant de voyages à l'étranger, espère que quelqu'un qui a de l'influence au sein du gouvernement canadien l'aidera à laver son nom et lui redonnera la liberté de voyager.