[le 17 février 2009 4 h 01]
William Ayers, un professeur d'éducation à l'Université de l'Illinois à Chicago et un chef de file de la réforme de l'éducation, a été interdit de séjour au Canada le 18 janvier 2009 à l'aéroport de l'Île de Toronto.
Selon Jeffrey Kugler, directeur du Centre for Urban Schooling de l'Ontario Institute for Studies in Education de l'Université de Toronto qui l'avait invité à prononcer une causerie le 19 janvier 2009, cet éminent professeur et auteur bien connu, a été refoulé parce qu'il aurait été trouvé coupable d'avoir participé à une manifestation contre la guerre en 1969.
Le professeur Ayers est un membre fondateur du groupe radical Weather Underground des années soixante aux États-Unis. Son nom est revenu à plusieurs reprises pendant la campagne présidentielle américaine. La candidate républicaine à la vice-présidence, Sarah Palin, avait soutenu qu'il était la preuve que Barack Obama avait des liens avec le terrorisme parce qu'il avait organisé une soirée en son honneur lors de sa campagne sénatoriale en Illinois en 1985.
« Je suis descendu de l'avion comme tous les autres passagers et on m'a demandé d'aller d'un autre côté, » a-t-il dit lors d'une entrevue de Chicago. « Les agents des services frontaliers ont étudié des documents et m'ont dit que je ne pouvais pas entrer au Canada. » Il a ajouté qu'il « est impossible que je représente un risque pour la sécurité du Canada, » d'autant plus qu'il a déjà pu entrer au Canada sans problèmes.
L'avocat torontois Paul Copeland a indiqué qu'il a passé plusieurs heures à tenter de persuader le personnel des services frontaliers de permettre à son client d'entrer au pays mais sans succès. J'ai demandé de parler au superviseur qui se trouvait à l'aéroport Pearson. Je sais qu'il y a eu des discussions avec des dirigeants à Ottawa, mais je n'ai jamais réussi à les convaincre ou à parler à mon client. »
Me Copeland a indiqué que les agents auraient pu lui permettre d'entrer en vertu d'un permis temporaire mais ils ont refusé. (Voir le témoignage de Mike Miles.)
L'Association canadienne des professeures et professeurs d'université a fait parvenir une lettre au premier ministre Stephen Harper exigeant une enquête sur les motifs qui ont poussé le Canada à interdire l'entrée à ce professeur, en rappelant que la liberté de l'enseignement est en jeu.
Selon M. Kugler, la conférence de M. Ayers devait porter sur la réforme de l'éducation et l'importance de l'inauguration du président Obama qui avait lieu le lendemain.